Le Serin cini (Serinus serinus), proche parent du fameux Serin des Canaries, est largement répandu en Europe.
Description
Le Serin cini est le plus petit représentant de la famille des fringillidés.
Outre sa petite taille, ce passereau d’humble apparence se distingue par sa silhouette plutôt ronde et son bec très court, de forme conique.
Le mâle a la tête et la poitrine d’un jaune vif teinté de reflets verdâtres, de même que le croupion. Ses joues sont vert olive. Le dos et ailes gris-vert sont rayés de stries sombres tout comme le ventre qui est de teinte plus claire. À l’automne son plumage perd toutefois en éclat, le jaune de la face et du poitrail s’atténue jusqu’à disparaître complètement.
La femelle est à peu près similaire, mais plus terne et plus nettement striée.
Les jeunes ont une robe brunâtre et rayée qui ne présente aucune caractéristique susceptible d’attirer l’attention, et sont de ce fait plus difficiles à identifier.
Répartition géographique
Ce petit passereau discret s'est révélé être, au cours du XX
e siècle, un conquérant.
L'espèce a en effet connu une expansion remarquable : jadis confiné au sud de l’Europe (en France, jusque dans le Dauphiné), il a progressivement conquis le reste du continent et demeure absent seulement de la Scandinavie. Il demeure néanmoins plus abondant dans les régions méridionales.
Chant
Le chant du mâle consiste en de longs trilles « Sisisisi » sur des notes aigües s’enchaînant alertement, espacés de brefs silences, émis d’un endroit proéminent.
Au printemps, le mâle se distingue par son vol démonstratif, chaloupé et majestueux qu’il effectue au dessus des cimes des arbres en chantant à tue-tête.
Habitat
Il vit surtout dans les villages et les villes, aimant la proximité des installations humaines, où les boqueteaux, les jardins et les parcs, les cimetières et les vergers lui offrent un habitat apprécié.
Dans les régions méridionales, où il abonde le plus, il est l’hôte des oliveraies, des clairières, du maquis et des broussailles. Là on l’entend chanter du levant au couchant dans les pinèdes et les massifs de chênes verts ou les allées de cyprès.
Il est paisible, sociable et peu farouche. Assez mobile et actif, le cini aime flâner en petites troupes à l’instar des autres fringillidés : pinsons, linottes, verdiers, chardonnerets, auxquels il se joint volontiers.
Régime
Il se nourrit le plus souvent à terre, picorant de menues graines d’herbes sauvages telles que plantain, séneçon, mouron et diverses graminées qu’il recueille en se faufilant parmi les herbes folles, au bord des chemins, dans les jachères, les gazons un peu sauvages, les foins et les vignes.
Dans les potagers, il se régale bien volontiers des graines des salades et des plantes maraîchères (Radis, navets…). Les petites semences d’arbres comme celles des bouleaux et des aulnes, ou quelquefois des conifères lui procurent une pitance d’appoint.
Presque exclusivement granivore, il complète toutefois son menu d’un peu de verdure et de quelques chenilles consommées à l’occasion.
Nidification
Au printemps, l’oiseau perd de sa sociabilité. Son instinct territorial devient alors très fort, le mâle défend un territoire d’environ un hectare. Il repousse fermement les intrus et exerce sur la femelle une surveillance étroite lors de la construction du nid qu’elle élabore seule, avec soin, en à peine six jours.
Le nid est un minuscule berceau composé de mousse, lichens, brindilles, herbes et radicelles assemblés avec des toiles d’araignées et de petites plumes. L’intérieur en est garni de matériaux plus doux. Il se trouve généralement bien dissimulé dans un buisson ou un arbre au feuillage dense, sur l’extrémité d’une branche, à faible hauteur.
La femelle y dépose trois ou quatre oeufs bleu-pâle, parfois cinq, qu’elle couve pendant un peu moins de deux semaines. Le mâle la ravitaille durant cette période. Les parents nourrissent leur progéniture pendant deux semaines. Le régime consiste essentiellement en graines toutes petites et est complété de quelques insectes.
Deux ou trois couvées se succèdent au cours de la belle saison.
Migration
À l’automne, le Serin cini redevient grégaire. Les individus forment de petites troupes de migrateurs se dirigeant vers le sud pour hiverner dans les régions méditerranéennes jusqu’en
Afrique du Nord. Leur retour a lieu d’ordinaire à la mi-mars.
Le Serin cini est sédentaire dans le Midi et parfois aussi dans les régions plus au nord quand l’hiver est clément.
Liens externes